mardi 15 mars 2011

Contrôle technique ta mère !

Notre hyper-gouvernement - toujours à bloc ! - décide d’instaurer un contrôle technique obligatoire (tous les deux ans) pour les cyclos, mobylettes et autres petits scooters à partir de 2012.

Les études et statistiques disponibles sont pourtant unanimes. Le contrôle technique obligatoire pour les voitures – toujours plus drastique et onéreux - n’améliore aucunement les performances de la sécurité routière, il n'est utile qu'aux professionnels de l’automobile, et accessoirement aux policiers (soumis à des quotas de PV). Même l’effroyable Docteur Got – d’ordinaire partisan de thèses 100% répressives - est d’accord là-dessus, c’est dire. En clair : contrôle technique rime avec pompe à fric. Et le parc automobile étant désormais ferré, nos dirigeants étendent le juteux CT à celui des deux-roues.

Celui-ci a déjà une histoire. Proposé début 2008 par le député UMP Thierry Mariani sous prétexte d’accidentologie, le contrôle technique « spécial motos » se heurta à la fronde des « Motards en colère » (la FFMC) et fut reportée. D’autant plus facilement que les centres n’étaient pas équipés pour le deux-roues, les contrôleurs non formés. C’était le prototype de la nouvelle contrainte ambiguë et bâclée décidée par des technocrates aux abois, puis remballée piteusement aussitôt sortie. Mais en politique, le sentiment de passer pour un con semble faire partie d’une époque révolue ; nos hauts fonctionnaires et leurs divers complices (dont la FFVE) s’entêtent à présenter le contrôle technique deux-roues comme « inéluctable ». Celui-ci est obligatoire dans plusieurs pays d’Europe martèlent-ils. Mais est-ce parce qu’une obligation imbécile sévit ailleurs que nous devons l’adopter ?

La société du contrôle, selon Sarkozy

Ce cérémonial déresponsabilisant n’est qu’une contrainte fiscale et policière de plus pour des cyclomotoristes, et bientôt pour les motards et scootards dont l’immense majorité roule sur des machines entretenues, leur santé étant intimement liée à l’état de leur monture. D’après le rapport MAIDS publié en 2004 par l’ACEM (l’Association européenne des constructeurs de motos) seulement 0,7% des accidents de deux-roues motorisés seraient imputables à une défaillance mécanique. Et parmi ces « défaillances mécaniques » combien auraient été détectées par un "contrôleur" ? Ces nano-chiffres disqualifient cette nouvelle tentative de notre société du contrôle. Et pourtant la mesure nous est imposée ! D’abord via les cyclos.

Le but de l’opération serait - officiellement - d’éradiquer le « débridage » des 49,9cc lequel serait facteur d’accidents selon les « experts » du gouvernement. Mais certains ados auront toujours des comportements transgressifs, tandis que cyclos et petits scooters sont sur la route tout en bas de l’échelle des espèces. Est-ce bien raisonnable de les obliger à se traîner à 45 à l’heure, coincés dans le caniveau, frôlés par les camions ? Même les voiturettes sans permis vont plus vite ! Ce qui est débridé n’est-ce pas plutôt la connerie de nos « experts » ?

Dans notre actuelle dictature administrative, circuler en Vélosolex, en petit Vespa ou en mobylette, nécessite déjà de faire immatriculer sa vieille pétoire, d’y apposer une plaque, et de passer un permis de conduire via une formation de cinq heures dans une auto-école (ASR/BSR) ! Aujourd’hui, nouvelle contrainte : le contrôle technique périodique. Et demain ? Le port obligatoire des casque intégral et gilet jaune fluo ? Le pot catalytique sur les Bleues ? Les clignotants et l'ABS sur les Solex ? Et pourquoi pas un permis vélo tant qu'on y est ?

Ras le bol de cet interventionnisme rapace ! Ces têtes de cire qui empilent les contraintes et mesures coercitives, bafouant au passage le principe de la non-rétroactivité des lois, doivent comprendre qu’il y a un seuil d’acceptabilité sociale à ne pas dépasser. Que plus on génère de la frustration, plus on incite à la transgression...

Faisons comme pour la vignette moto en son temps : refusons cet énième macaron.

8 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec vous, et je m'empresse de diffuser cette page à tous les membres du club de deux roues anciennes auquel j'appartiens.

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  2. c'est évidemment un racket organisé!.. Sous prétexte de bienveillance ces technocrates renflouent les caisses de l état, au bénéfice de leurs trains de vie! c'est pathétique.. Merci à toi JL pour ce post éclairé...
    Une pétition (parmi d'autres?) tourne ( même si je trouve le gouvernement bien sourd aux élans démocratiques) :
    Pétition Non au Contrôle Technique pour les Cyclomoteurs Anciens
    www.petitionpublique.fr...

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  3. Si ça a lieu dans d'autres pays d'Europe, alors là... qui peut discuter ce type d'arguments.

    Ah si, moi. En Europe, les grosses cylindrées ne sont pas limité à 106 chevaux !

    Nan parce que tant qu'à appliquer ce qui s'y fait, hein !

    Sinon, de toute manière je suis contre le CT pour quelque véhicule que ce soit.

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  4. et voila encore une loi de merde vivement 2012

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  5. Il y a 50 Ans : "Supprimons les Limites de Vitesse Stupides"

    Déjà en 1960, les citoyens avec un cerveau essayaient de faire valoir que mettre trop d'emphase sur la vitesse négligeait d'autres problèmes, tels que l'ivresse et … s'endormir au volant (conséquence directe de la vitesse… soporifique), comme le montre cet article de Popular Science (via Instapundit)… Et que dans les États des USA où les conducteurs lambda ne souffraient pas de la distraction de craindre la police de la route, ils étaient en fait plus en sécurité…

    « In what was considered a controversial article at the time, writer Paul Kearney argued that by overemphasizing speed limits, highway officials neglect more pressing problems, like drunk driving. Moreover, statistics showed that most of the recent accidents in Pennsylvania, Indiana, and New York involved vehicles driving slower than 50 miles per hour. More drivers died in New York after falling asleep at the wheel, hitting deer, or making various other "human errors." Conversely, highways with moderately high speed limits experienced less accidents. Kearney noted that New Jersey drivers were safer overall because they weren't so distracted by their fear of strict highway patrolmen, who had a reputation for cruising around in hope of busting people breaking the speed limit. »

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  6. "Où est la police ?"
    Enquête sur les Carences d'un Service Public

    « La Courneuve (Seine-Saint-Denis): "Les gardiens ont appelé la police, elle n'est pas venue ! La police ne fait rien ici."

    Sceaux (Hauts-de-Seine) : "…la police, on ne la voit jamais."

    Montpellier (Hérault) : "La police nationale, on ne la voit que s'il y a un gros pépin. Mes locataires me le disent : les policiers ne se déplacent jamais, Ja-Mais, pour les nuisances du quotidien." »

    Dans une enquête de Benoît Hopquin avec l'équipe des journalistes d'Une année en France, de deux pleines pages dans Le Monde, intitulée "Où est la police ?", on apprend que
    « chaque fois que la conversation dérive sur la sécurité –et elle le fait rapidement, presque forcément, comme attirée par ce pôle magnétique–, la remarque finit par fuser : "Où est la police ?" La récrimination, la jérémiade sur l'air du "jamais là quand on a besoin d'eux" est aussi vieille que la fonction, bien sûr. Mais, cette fois, elle n'est pas lancée sous le seul coup de la colère. Elle se teinte d'incompréhension, du sentiment d'un abandon au quotidien. Des citoyens ont l'impression de ne plus voir les policiers qu'à la télévision, dans des reportages de complaisance où des cow-boys sont filmés en train de poursuivre des délinquants floutés, dans un mauvais remake de série américaine. … »

    SENTIMENT D'UN EFFACEMENT PROGRESSIF

    « Or, plane au contraire le sentiment, si ce n'est la réalité, d'un effacement progressif, avec des signes forts qui marquent les esprits. A Sceaux, le commissariat, ou plutôt le bureau de police, n'est désormais plus ouvert que du lundi au vendredi, de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 heures. Trois fonctionnaires venus de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) enregistrent les plaintes les plus simples, comme les effractions ou les vols de véhicules. Pour les faits plus graves, il faut se rendre dans la commune voisine. »

    « … Interrogés par Le Monde sur les critiques de la population, les responsables locaux de la police nationale se trouvent contraints au silence par leurs supérieurs. Les demandes d'entretien ou même simplement de chiffres s'enlisent dans la voie hiérarchique. Pourtant, ils auraient tant à dire, ces hommes de terrain, notamment sur la politique du chiffre – mieux vaut une affaire résolue qu'une affaire évitée – ou sur la réalité des effectifs. »

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  7. USA : la lutte contre l'ivresse (!!) au volant est devenu un racket ;
    l'idée centrale n'est pas la sécurité, mais le fric.
    On ne chasse plus les criminels, on chasse les revenus…
    Et les citoyens honnêtes, les imposables, sont vus comme des proies
    des deux côtés — des (vrais) criminels comme des bureaucrates…
    Donald Gately explique pourquoi…

    http://pjmedia.com/lifestyle/2011/11/29/drunk-driving-enforcement-is-a-racket/

    http://pjmedia.com/instapundit/132605/

    RONNIE SCHREIBER: Drunk driving enforcement in this country has become a racket. It’s not about safety, it’s about money.

    UPDATE: Reader Donald Gately writes:

    " Local governments are clearly shifting from chasing criminals to chasing revenue. Which, from the point of view of their own self-interest, makes a lot of sense.

    Let’s say that you are a local government, and you think of your budget as YOUR resources and not those of your constituents. You have a choice of two broad strategies (or a mix thereof): either pursue actual criminals for CRIMINAL OFFENSES, a process which requires the expenditure of resources and can be hard/dangerous work. Or you can pick on generally law-abiding citizens for civil offenses via revenue light cameras, roadside BAC screenings, “driving while talking” laws, seatbelt enforcement, aggressive parking enforcement, laws limiting grass/weed height, etc. While those non-criminals may sometimes show up in court to fight the charge, they typically don’t run or put up much of a fight (physical or otherwise). They pay their fines and get on with working, raising their families, paying their taxes, etc.

    Given the quality of our political class, and given how many bureaucrats and government employees see their job as a birthright rather than a solemn responsibility, it should come as no surprise that taxpayers are getting it from both ends, and are seen as prey for both criminals and bureaucrats. "

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  8. TRADUCTION :
    Vous vous demandez POURQUOI les citoyens honnêtes sont vus comme des proies des deux côtés — des (vrais) criminels comme des bureaucrates ?!?! PourQUOI cette injustice ?!?! C'est précisément — PRÉCISÉMENT — PARCE que ces contribuables sont honnêtes !

    Donald Gately explique pourquoi…

    http://pjmedia.com/lifestyle/2011/11/29/drunk-driving-enforcement-is-a-racket/

    http://pjmedia.com/instapundit/132605/

    « Les gouvernements locaux [et pas que locaux!] sont clairement en train de passer de la chasse aux criminels à la chasse aux revenus. Ce qui, du point de vue de leur propre intérêt, est entièrement logique.

    Disons que vous êtes un gouvernement local [et pas que local!], et vous pensez à votre budget comme étant VOS ressources à VOUS et non pas ceux de vos électeurs. Vous avez le choix entre deux grandes stratégies (ou un mélange de celles-ci) : soit poursuivre les criminels pour des INFRACTIONS CRIMINELLES réelles — un processus qui nécessite la dépense de ressources et qui peut être un travail difficile/dangereux.

    Soit vous pouvez vous en prendre aux citoyens généralement respectueux des lois pour les délits civils par le biais de caméras aux feux de signalisation, de radars, de tests d'alcoolémie, de lois sur la conduite en parlant au téléphone, de l'application de la ceinture de sécurité, de surveillance du stationnement agressive, de lois limitant la taille du gazon/des mauvaises herbes, etc…

    Alors que ces non-criminels peuvent parfois se présenter au tribunal pour combattre la charge, de façon générale ils ne prennent pas la clef des champs, ils ne s'évanouissent pas dans la nature, et ils ne vont pas pas se défendre par un combat (physique ou autre). Ils paient leurs amendes et retournent à la vie quotidienne — bosser, élever leurs familles, payer leurs impôts, etc…

    Compte tenu de la qualité de notre classe politique, et étant donné le nombre de bureaucrates et de fonctionnaires qui voient leur travail comme un droit de naissance plutôt qu'une responsabilité solennelle, il ne faut donc pas se laisser surprendre outre mesure que les contribuables sont b…sés des deux côtés, et sont vus comme des proies des uns comme des auttres — des (vrais) criminels comme des bureaucrates. "

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