mercredi 27 janvier 2010

Patrick Pelloux, le Claude Got des motards


Les chiffres de la mortalité routière étant devenus catastrophiques pour ses démonstrations rigoristes, le professeur Got se fait discret ces temps-ci. Mais nous devons faire face à un nouvel inquisiteur échappé de l’hosto. Et pas des moindres : Patrick Pelloux l’infatigable défenseur de l’hôpital public !

Pelloux, l’énervé de la canicule. Celui dont les aboiements ont transformé le coup de chaud de l’été 2003 en crise ministérielle. Si Claude Got est un vieillard cacochyme, lui est un « vieux con de 46 ans » (selon ses propres termes) omnipraticien et hyperactif : médecin urgentiste, président ici, syndicaliste là-bas, chroniqueur à Charlie Hebdo, Grande Gueule à RMC, il fut tour à tour Modemiste, puis Socialiste et/ou Europe-écologiste, et comme il est invité partout, donne son avis sur tout. Entre autres saillies médiatiques, on l’a vu faire campagne pour le « oui » à l’Europe, demander « pardon » aux familles d’immigrés pour l’inégalité des soins, déclarer la guerre à la cocaïne, dénoncer la web-publicité viticole, et plus récemment – chez Ruquier – casser son confrère Delajoux, avant d’ironiser sur le virus H1N1.

Pelloux est aussi motard, il roule en Varadero. Et comme le toubib promeut son dernier bouquin (1) il vient d’accorder une interview à Moto-Magazine ( N°264, février 2010). Notre urgentiste cathodique allait-il embrayer sur la stupide répression accablant les motards ? Sur notre avenir promis au mouchardage technologique global ? Pas du tout. Son diagnostic : la moto c’est dangereux, surtout au milieu des méchantes voitures. Son ordonnance ? Piqûre de Moraline 500 et prise de pilules infantilisantes, avec régime imposé à base d’interdictions et contraintes. Je vous la fais courte : bannissement du casque « jet » (donc intégral obligé), veste-airbag obligatoire, et formation continue (comprenez : réévaluation périodique du carton rose) histoire d’interdire la bagnole aux vieux. En passant, Pelloux s’emporte contre le transport des enfants à moto, et les GPS dans les voitures. Le toubib entend « passer par la loi pour sécuriser la moto ». « On ne badine pas avec la sécurité » martèle-t-il, ajoutant que les opérations de chirurgie coûtent cher à la société.

La tonalité du discours me fait penser à l’hôpital ; les soignants nous y parlent comme à des demeurés dès qu’on est en pyjama. Entre posture médiatique et alarmisme crétin, Pelloux se rend-il compte que ses propos sont dangereux ? Ils accréditent les délires sécuritaires de quantité de foldingues, lesquels nous promettent le contrôle technique et le port obligatoire du gilet fluo en moto, du casque en vélo, etc.

Juste une question docteur. Pourquoi ne pas transposer votre projet de société clinique chez vous, à l’hôpital ? Voilà une belle priorité sanitaire. Les infections nosocomiales et accidents thérapeutiques provoquant une hécatombe annuelle – véritable celle-ci, 20 ou 25 fois la mortalité routière - ce qui coûterait "moins cher à la société" c’est que les médecins zélotes retournent s’occuper de leurs oignons.

(1) Histoires d'urgences, le Cherche Midi, 2008





lundi 25 janvier 2010

Pour toi public ;)

1/ Je passe (en guest-star) dans l'émission de Vincent Perrot sur Motors TV. C’est une interview rapide sur mon livre « Radars, le grand mensonge ». Vincent a beaucoup aimé le livre (un homme de goût !), il est lui aussi très remonté contre les dérives du système actuel. Pour voir les dates de diffusion de l’émission "Vincent limites", cliquez ici.

2/ Le direct live. Je donne une conférence informelle pour expliquer mon enquête le vendredi 29 janvier 2010 à 20h30 à la salle des fêtes de Charbuy, petite commune à 10 km au nord-ouest d'Auxerre (89-Yonne). Réunion organisée par la FFMC 89 et les Editions Tatamis. Motards, scootéristes et automobilistes bienvenus. J'y répondrai à toute question sur l’actuelle politique répressive. Outre une dédicace, venez chercher de nouveaux arguments pour vous défendre !





mardi 19 janvier 2010

En 2010 l'Etat nous rase gratis

L’explosion en vol de la taxe carbone était une bonne nouvelle. Mais une fois retombées les fumerolles de cet attentat surprise, retour à la réalité. De nouvelles mesures coercitives nous attendent cette année. Florilège du best of.
Sourd à la controverse qui monte, le ministère des radars annonce l’implémentation de plus de 500 nouvelles cabinettes sarkozystes dont 150 photomatons de feux tricolores. Fin 2010 nous arriverons à un total de 2750 cabines. De quoi relancer le chiffre d'affaire du système. D'autant qu'une magouillette attend toujours le bon moment pour sortir du chapeau gouvernemental : la suppression des panneaux signalant l’imminence d’un radar fixe.
Les délits dits de « grande vitesse » (à partir de 40 km/h au-dessus de la limitation) devraient connaître un étrange empilement des sanctions : la future Loppsi 2 nous promet – entre autres flicages – la confiscation automatique du véhicule contrevenant, puis sa vente au profit de l’Etat. Donc, une quadruple peine : prison + amende, annulation du permis, saisie du véhicule.
Pendant ce temps-là les concessionnaires d’autoroutes durcissent leur racket. Ils décident de gonfler leurs tarifs… déjà indécents. C’est illégal, l'Etat était censé encadrer ces rapaces, mais qui s’en soucie ? Parallèlement, leurs dirigeants travaillent avec nos hauts fonctionnaires (ce sont souvent les mêmes) sur une discrète nouveauté fiscale : l’installation de péages sur certaines routes nationales, et à l’entrée des grandes villes.
Motards et scootéristes restent une cible privilégiée pour nos autorités. Le contrôle technique obligatoire pour les deux-roues est sur le point de ressortir des tiroirs. Nullement basé sur une quelconque étude accidentologique, il est adossé à un énième bizness plan.
Quant à la scélérate taxe carbone – synonyme d’augmentation du prix du carburant - elle devrait nous revenir maquillée comme une voiture volée en juillet, sinon via Bruxelles. Après tout, cet impôt imbécile a toutes les qualités pour devenir européen. Une sorte de grande cousine de l'Eurovignette.
Côté écopastille française, les plafonds des émissions de CO2 induisant un « malus » seront durcis. Mais inutile de laisser la voiture au garage. Les tarifs du TGV vont augmenter, tout comme le prix de la course en taxi. Accessoirement, les tarifs d’assurance auto/moto devraient grimper de 5% en moyenne, en totale contradiction avec la soit-disant baisse des accidents sur 2009.
Bouquet final à Paris : le prix du ticket de stationnement pour les voitures va flamber. Plus 20 à 30% ! Et Annick Lepetit, responsable (PS) des transports parisiens, songe (sérieusement) à rendre payant le stationnement des deux-roues.
Le tout dans un mutisme médiatique quasi-total. Il est d’ailleurs probable que la plupart de nos « nouveaux journalistes » prennent ces mesures comme des avancées sociétales.