vendredi 11 décembre 2009

La dictature des petits juges

Dans « Radars, le grand mensonge » j’explique que notre lourd système « radars » n’est rentable que si le paiement de la contredanse est automatique. Les grains de sable susceptibles de gripper la machine sont donc vite repérés... et éliminés.
Depuis 2008, histoire d'endiguer un début de révolte citoyenne, un nombre grandissant de dossiers de réclamation sont retoqués, à tel point que les avocats spécialisés s’insurgent, parlant, comme Maître de Caumont de « violation totale de la loi ». Explication : le barrage à ce niveau, c’est illégal. Les OMP (Officiers du ministère public, en clair les policiers) du centre du traitement des PV de Rennes n’ont pas le droit de poubelliser une contestation de leur propre chef. Il n’ont que deux solutions : soit classer le dossier sans suite (donc vous octroyer le salut), soit faire suivre l’affaire jusqu’à un juge. Leur boulot c’est juste de checker la « forme » de la requête ; ils peuvent avertir le « client » de sa non-recevabilité (une pièce manque au dossier, à vous de la fournir) mais pas lui empêcher l’accès à la justice. Pourtant c’est ce qui se passe à Rennes où les OMP en plus d’empêcher le citoyen de faire valoir ses droits, encaissent la consignation comme paiement de l’amende, et retirent des points à tout va, même lorsqu’il est impossible d'identifier le conducteur. Bref, nos féroces de l'ordre s'improvisent désormais juges à la place du juge.
En avril 2009 trois courageux automobilistes attaquent un certain commissaire Luc Defèbvre, l’OMP accusé d’enfreindre la loi au Centre de Rennes. Le cabinet Dufour, spécialiste du droit automobile, auteur de la plainte pour « abus de pouvoir et concussion », annonce détenir des témoignages concordants assortis de « preuves accablantes ». L’OMP est convoqué devant le tribunal correctionnel de Rennes.
Après avoir été deux fois repoussé, le verdict du procès fut rendu hier : le commissaire Defèbvre est relaxé. Le tribunal aura suivi les réquisitions du procureur (un certain Hervé Pavy) lequel se disait d'entrée «convaincu de sa non-culpabilité» ! C’était donc joué d’avance. Qu’est-ce qu’un procureur ? c’est le magistrat chargé de défendre les intérêts de la société (vous, nous) dans le ressort d’un tribunal de grande instance. Et ici, les plaignants sont peut-être dans une démarche citoyenne, mais le procureur est un magistrat du ministère public, opposé à un "fauteur de trouble" supposé qui est officier du ministère public, un quasi-confrère ! Cette connivence publique nauséabonde aboutit à un dénouement attendu : des plaignants déboutés à l'issue d'un procès... aberrant (des détails croustillants bientôt).
La progression du bulldozer administratif est inversement proportionnelle à celle de nos libertés. Les policiers et gendarmes du CNT de Rennes vont pouvoir quant à eux continuer à abuser de leurs prérogatives... pendant qu'automobilistes et motards sont toujours plus stigmatisés par la propagande publique.

4 commentaires:

  1. Enfin quelqu'un qui oser dire la vérité sur le fonctionnement de cette "taxe" de radar.
    Un livre, un blog, pourvu que çà dur.......

    Bon courage

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  2. C'est le premier qui dit la vérité, il sera exécuté...
    j'espère pas, c'est qu'on y tiens à notre Jean-Luc nationale !
    Mais bon, publier un livre politiquement très incorrect et rouler en 4x4, c'est beaucoup plus dangereux que la grippe A de nos jours. Heureusement, il n'ont pas encore trouver le vaccin anti-Nobleaux. Alors bravo Monsieur et chapeau bas pour votre audace et votre humour aussi, car ce livre permet également de se muscler les zigomates.

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  3. Décidement et Définitivement, tu ne changes pas; et cela pour le plaisir de tous.Encore du beau boulot, comme tu as toujours fait. ENCORE !!!
    Laurence.

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  4. Bravo pour cette enquête monsieur Nobleau. Ca fait plaisir de voir (en l'occurence lire) des choses differentes des livres, journaux, magazines pré-formatés au 'politiquement correct'

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