lundi 23 novembre 2009

Répression routière et corruption ordinaire…

Qu’est-ce que la corruption ? De l’abus de pouvoir - reçu en délégation - à des fins privées. "Radars, le grand mensonge" décrypte une action publique, dénommée « sécurité routière », qui n’est plus dans la recherche du bien public, mais dans la recherche de l’intérêt individuel, de l’intérêt de classe.

Lors de l’enregistrement de mon interview sur RTL (dimanche 22 novembre, 18h15, émission Auto-Radio) Christophe Bourroux me pose la question suivante, en substance : « Dans le livre ça flingue. Vous n’hésitez pas à parler d’escroquerie en col blanc ! ». Je réponds : « Exact. De haut en bas le système repose sur la corruption. » Christophe qui semble être un bon connaisseur du sujet, ne semble pas surpris. Je m’explique dans la foulée. Nos dirigeants nous avaient promis que « l’argent des radars » reviendrait à la sécurité routière. Ce ne fut jamais le cas. 80% de la somme totale (plus d'un demi milliard d’euros en 2009) reste bloquée « en haut », et 20% retourne aux collectivités locales, sans contrôle. Je précise dans la foulée que 60% de cette rente de roi du pétrole revient à des entreprises privées – très proches du pouvoir - qui fabriquent et gèrent les cabines radars (Sagem, Atos…) lesquelles réalisent des marges indécentes, et que 20% du pactole (plus de 200 millions d’euros, 136 milliards d’anciens francs) reste englué dans l’AFITF, une caisse grise créée par les Sarkoboys en 2003, sorte d’EPAD des transports routiers. Il faut aller vite, donc je m’en tiens là. D'ailleurs cette partie de l'interview ne passera pas à l'antenne cette fois-ci.

J’aurais pu ajouter – comme je l’ai fait sur Radio Courtoisie le 27 octobre – que ce n’est pas le fils de Nicolas Sarkozy qui gère cette « agence », mais son père. Son père spirituel, son mentor en politique : Gérard Longuet, personnage sulfureux, déjà trois fois impliqué dans des affaires de financements louches.

Et derrière ce coffre-fort des copains, le fonctionnement du système est encore plus édifiant. Bizness des stages de récupération de points, tralala d'une Prévention routière subventionnée à hauteur de 17 millions d’euros, avocats crésus, associations faux nez des pouvoirs publics, braderie des autoroutes au privé, scandale des péages, conflits d’intérêts en haut lieu... notre politique "routière" obéit dorénavant à des intérêts de caste, des mécanismes financiers essentiellement corruptifs. Tout en bas de la pyramide, même les agents des forces de l’ordre dont les notations et plans de carrière dépendent dorénavant du nombre de PV dressés, n'échappent pas à ce mode de fonctionnement.

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