En début d’année Brice Hortefeux a dégainé des chiffres formidables. En terme de sécurité, peu importe la réalité, tout va mieux. Côté bitume il assure que tout ne va pas plus mal, mais cette fois le (dernier) cow-boy de l’Elysée a senti passer le vent de la balle adverse.
Flash-back : fin septembre branle-bas de combat à l’Intérieur : la mortalité routière 2009 promet d’être en hausse officielle pour la première fois depuis huit ans… alors que le citoyen motorisé subit une vague de répression sans précédent. Voilà qui disqualifie les milliers de radars sarkozystes et la juteuse traque aux motorisés. Vite, il faut des chiffres baissiers avant la fin de l’année. Fastoche. Entre autres astuces et manipulations inavouables il suffira d’inciter les forces de l’ordre à mettre ponctuellement un coup de collier sur une tradition bien française : la conduite alcoolisée de fin de semaine – ce sera fait sur le dernier trimestre 2009 grâce à une circulaire d’Hortefeux (datée du 9 octobre).
Grâce à un mois de décembre « salvateur », l'ONISR, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière annonce début 2010 la nouvelle qui sauve la baraque : pour 2009, baisse de 0.3% des tués de la route. Ouf.
Problème. Cette représentation de la réalité n'est pas la réalité. Sur le terrain, nous avons assisté l’an passé à une hausse des accidents, au moins par kilomètre parcouru. Puisque dans le même temps - selon les chiffres des pétroliers qui viennent de tomber - le trafic automobile continue de décroître. Une tendance nette, amorcée en 2007 (1).
Des chiffres d'accidents d’autant plus préoccupants que la mortalité routière baisse « naturellement » depuis 30 ans grâce – entre autres - aux véhicules plus sûrs, à un parc de véhicules moins transgressifs, à une route mieux partagée…
Résumons : les radars n’ont jamais été si nombreux au bord des routes, la traque aux PV n’a jamais été si féroce, et les résultats sanitaires restent désolants. Rappelons même que la décrue en terme de bons résultats s’est amorcée en 2005, année de l’implantation d’un nombre significatif de photomatons routiers.
Voilà qui confirme si besoin la thèse développée dans mon livre : les radars n’ont pour fonction que celle de ponctionner le quidam, en attendant de tracer et contrôler ses déplacements motorisés. Mais en terme d’accidentologie, les cabinettes sarkozystes sont inefficaces, et même perverses : cette diarrhée répressive agit comme un leurre sur l’action publique, accaparant ses ressources humaines et financières, étouffant toute velléité de (vraie) politique de sécurité routière. Causant finalement, et indirectement, des morts.
(1) Exemple : en 12 ans, la consommation d’essence en France est passée de 15 millions à 10 millions de tonnes.
Pas grand chose a rajouter a ce post, sauf le post tres similaire que j'ai deja commis sur le sujet:
RépondreSupprimerLes radars et les ronds points
Et mes posts precedents sur le sujet:
- Radars troncons -nouvel impot, rien pour la securite
- Voici ce que les radars m'inspirent....
- Verifiez bien vos PV si vous etes flashes
- Radars: manne ou taxe?
- Securite routiere: et la prevention?
- Les bleus savent-ils se servir d'un rapporteur?
- Ou est le probleme?
- Securite routieres sur les nationales: vaut mieux tard que jamais!
- Radars automatiques: la sécurité ou la bourse?
Bravo pour ce livre, dont j'ai mis quelques extraits sur Facebook à l'intention de nos amis belges (dont le gouvernement veut importer une législation similaire)
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Les Raisons pour lesquelles les Américains luttent, eux aussi, contre les radars
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